Ceux-là savaient l'appel du large
Vents et marées, ciel et nuages
Vagabondages au fil du jour
Dans l'horizon des longues vagues
Jusqu'au sillage des bateaux lourds
Dans le soir qui mène à la digue


Ce sang noir que transpire
L'épave du navire
Souille le bleu des rêves
De ces oiseaux de mer
Echoués sur la grève
Dans un linceul amer


Ceux-là savaient l'odeur sauvage
Des algues brunes sur le rivage
Des dunes aux sables dorés
Et des rochers encore humides
Après les assauts intrépides
De la mer qui s'est retirée

Ceux-là savaient que l'océan
Dans le silence de ses brumes
Cache la fureur et l'écume
De ses vagues sur les brisants
Quand prient les femmes des marins
Partis d'Ouessant, Molène ou Sein

Macareux et grands goélands
Cormorans, mouettes, fous de Bassan
Ne savaient pas qu'on peut souffrir
Dans les vapeurs fades de pétrole